ALFA ROMEO GIULIA 2000 GTV

par Maxime JOLY

DESIGN
Pour la symbolique de ce centenaire Alfa Romeo, le coupé Bertone fut le premier modèle à être construit dans l’usine d’Arese. La Giulia 1600 Sprint GT y fut présentée à la presse le 9 septembre 1963, quelques jours avant d'être dévoilée au public sur le salon de Francfort. Elle est reconnaissable à sa face avant qui dispose de deux phares. La ligne intemporelle est signée de la main du « gamin » Giorgetto Giugiaro, arrivé chez Bertone alors qu’il avait tout juste 21 ans ! Il succède alors à Franco Scaglione mais la petite histoire veut que c’est en plein service militaire qu’il dessina ce coupé. Il faut dire qu’en l’échange de ses services, on lui offrit un régime de faveur lui permettant de laisser libre cours à ses envies artistiques. Au salon de Genève en mars 1966, la Giulia Sprint GT Veloce 1600 est lancée en parallèle de la 1600 GT. Son moteur ne gagne que 3 ch mais sa finition se montre nettement plus soignée avec des inserts de bois au tableau de bord et sur la console centrale, et du velours sur les sièges et les panneaux des portes. Sans oublier le célèbre médaillon orné d'un trèfle à quatre feuilles sur la custode. Arrive ensuite au salon de Bruxelles 1968, la GT Veloce, pour laquelle le rappel du nom Giulia est abandonné. D’abord affublée du célèbre "1750" de 118 ch, elle devient la GT "2000" en juin 1971 après une série 2 introduite au salon de Turin 1969. C’est avec la Veloce qu’une nouvelle calandre à quatre feux fit son apparition. Plusieurs petites différences esthétiques permettent de distinguer les deux versions GT 1750 Veloce et GT 2000 Veloce (Tipo 105.21, aussi appelée Giulia 2000 GTV) que nous vous présentons ici, notamment les 8 barrettes horizontales qui ornent la calandre du 2000, son médaillon sur la custide et ses feux arrières allongés intégrant le feu de recul, d'abord apparus sur les 1750 GTV américaines. Multitudes de détails de style jonchent la carrosserie de ce magnifique 2+2 qui nous ramène à la grande époque de la marque, avec forcément un fond de nostalgie lorsqu'on découvre sur la malle arrière l’inscription "Alfa Romeo Milano", désormais obsolète…

HABITACLE
L’intérieur est plein de charme et entièrement nouveau sur le 2000 (sièges inédits et combinés d'instrumentation entre autres). Le volant à trois branches est en bois, bois qui est repris sur le petite planche de bord et le pommeau du levier de vitesse. Nous retrouvons déjà les compteurs orientés vers le conducteur, si caractéristiques des Alfa et le compteur de vitesse indique fièrement les 220 km/h, sacrée performance pour l’époque ! Bien sûr, nous sommes dans une voiture de 35 ans donc rien n’est comparable aux intérieurs des véhicules contemporains, et heureusement j’ai envie de dire… Malgré un gabarit relativement petit, du moins par rapport aux pachydermes actuels, on se place facilement à l’arrière, et même notre photographe était bien installé du haut de ses 186 cm. Toute l’Italie est résumée dans cette auto, tant extérieurement qu’intérieurement. L’automobile italienne telle qu’on l’aime, et on ne semble pas être les seuls à l’apprécier si l’on en croit les sourires et les signes amicaux des gens à notre passage…

MOTEUR
Avec 132 chevaux pour 1962 cm3, la puissance du coupé 2000 GT Veloce est plus qu’honorable. Les nouvelles caractéristiques ont été obtenues par augmentation simultanée de la course et de l'alésage du fameux moteur 1750 bialbero (double arbre à cames). Grâce à cela, le constructeur transalpin fut en mesure de revendiquer une vitesse de pointe de 195 km/h. La base de ce vaillant quatre cylindres à double arbre à came est directement héritée de la Giulietta . Fait en alliage léger, il allie fiabilité, performance et sonorité flatteuse. D’abord rauque, à mesure des montées en régime il devient de plus en plus aigu, un véritable plaisir auditif digne des plus grands opéras italiens. L’alimentation est assurée par deux carburateurs double corps Solex C40 DDH-5 ou Dell'Orto DHLA 40, selon les exemplaires. Seuls les USA reçurent ce même moteur doté de l'injection mécanique Spica introduite sur le 1750. Ce moteur a suffisamment de caractère pour prendre toute sa dimension dans le haut régime (même si on lui reproche d’être moins talentueux dans ce domaine que le 1750) et est aussi à l’aise pour les relances à bas régime. Une polyvalence appréciable dont certains 6 cylindres ne peuvent même pas se targuer… Ce bloc connut une belle longévité au sein d’Alfa Romeo puisqu’il fut disponible sur les Spider, Giulietta, 90 ou encore 75, subissant évidemment au fil des années plusieurs modifications dont une alimentation électronique Bosch en remplacement de ses bons vieux carbus. La transmission se fait via une boîte manuelle cinq vitesses précise et bien étagée, comme très souvent chez Alfa Romeo, dont le cinquième rapport est avant tout fait pour économiser le carburant en conduite tranquille. Le seul reproche que l’on puisse lui faire est d’être un peu accrocheuse. Ne la brusquez surtout pas, en particulier à froid mais que vous soyez rassurés, tout ceci n’altère en rien le plaisir atteint dès les premiers tours de roues…

CHASSIS
Une fois derrière le volant du Coupé Bertone, il faut bien prendre conscience que l’on a affaire à une automobile conçue il y a plus de 40 ans. Habitué au confort d’une voiture moderne, il n’est pas évident de retrouver un véhicule dont la direction est difficile à manier (mais précise) et qui a besoin de distance pour freiner. Pourtant, elle était assez bien lotie à l’époque avec ses freins à disques ATE à l’avant et à l’arrière. Son poids tout juste sous la tonne est un autre motif de satisfaction et ne l’accable pas sur la route. Il est nécessaire de prendre connaissance des quelques précautions d’usage, détaillés dans le paragraphe suivant, avant de prendre en main ce Coupé Giulia. La position de conduite est idéale et en plus, le tableau de bord est ergonomique et tous les compteurs faciles à lire. Le plus de cette version 2000 est le pont autobloquant livré de série, uniquement en option sur le 1750. Il transfigure de manière significative le caractère du coupé et le transforme alors en véritable sportive. Impériale sur le sec, la Giulia n’en demeure pas moins délicate à manier dès que la chaussée est humide ou grasse. Pas de quoi aller au tas au premier virage venu mais tout de même, modérez vos ardeurs et apprenez à anticiper les réactions de l’italienne. Certains mouvements peuvent surprendre au début et les déhanchements du train arrière ne sont pas de tout repos pour vos lombaires.

> Caractéristiques techniques ALFA ROMEO GIULIA 2000 GTV
Production 1971
Moteur 4 cylindres en ligne
Disposition longitudinal AV
Alimentation
Cylindrée (cm3)
Alésage x Course (mm)
Taux de compression
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn)
Couple maxi (Nm à tr/mn)
Transmission AR
Boîte de vitesses 5, manuelle
Cx
Freins AV
Freins AR
Pneus AV
Pneus AR
Poids (Kg) 0
Rapport poids/puissance
Consommation moyenne (L/100)
Vitesse maxi (Km/H) 0
0 à 100 Km/H (s)
0 à 200 Km/H (s)
400 m DA (s)
1000 m DA (s)

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