AUDI S5 V6T Cabriolet

par Maxime JOLY

DESIGN
Audi ne cède pas aux sirènes du coupé-cabriolet, comme c’est le cas de bon nombre de constructeurs . En effet, il est souvent bien difficile de ne pas sacrifier la ligne de ces cabriolets lors du passage au CC et se pose également le problème de leur prise de poids … De ce fait, le constructeur d’Ingolstadt reste fidèle à la capote en toile qui faisait déjà les beaux jours du cabriolet S4 . La capote (disponible en quatre teintes) s’ouvre en 15 secondes tandis que sa fermeture demande 2 secondes supplémentaires, le tout est géré d’un simple bouton situé entre les deux sièges avants. Elle est constituée d’une triple épaisseur et il est possible de rajouter, en option, une couche de mousse épaisse pour descendre quasiment au niveau sonore d’un coupé, une fois dans l’ habitacle . Il est possible de décapoter ou bien recapoter jusqu’à 50 km/h. L’A5 est plus longue et plus large ce qui semble logique étant donné l’accroissement notable subit par la berline , dont elle dérive, entre les générations B7 et B8. Mais aussi pour offrir une alternative intéressante au récent cabriolet A3, qui n’ existait pas du temps du cabriolet A4. Cependant, avec une longueur de 4,63m, on obtient un cabriolet qui davantage taillé pour les grands espaces. A son passage, pas de doute possible, il s’agit bien d’une Audi tant les gênes de la marque sont ancrées. La calandre Singleframe statutaire, les feux avants à LED, l’ arrière typique (voire un peu trop classique …) que l’on trouve sur les autres véhicules du constructeur allemands offrent aux Audi une identité qui leur est propre. En option, il est possible de s’offrir les projecteurs Xénon plus. Walter De Silva nous prouve une nouvelle fois ses talents de designer, avec une sculpture très élégante et une faible hauteur de toit conférant un dynamisme global à ce cabriolet. Le tour de force est tel que cet A5 s’ admire aussi bien capoté que décapoté et fait l’unanimité autour de lui. Attention, avec ce genre d’ engin, vous aurez vite fait de faire des jaloux … Cette version se distingue peu du reste de la gamme et joue la carte de la sobriété. Il faut y regarder de plus près pour trouver ce qui fait de ce S5 un cabriolet pas tout à fait comme les autres … Logos S5 sur la calandre et à l’arrière, étriers de frein S5, jantes 18 pouces, insignes V6T sur les ailes avants et pour finir les deux doubles sorties d’ échappement pour rappeler qu’il y a des chevaux sous le capot. Mais c’est tout ! Pas question de bouleverser la clientèle à la recherche d’une certaine discrétion.

HABITACLE
Une fois (confortablement) installé dans ce cabriolet, tout respire le luxe et la qualité de fabrication . Sur ce modèle, la réputation d’Audi en matière de qualité d’ assemblage n’est clairement pas usurpée. Un bémol tout de même, qui concerne la trappe pour l’ ouverture du capot, que l’on croirait toute droit sortie d’une voiture low-cost … Que dire sur le travail fait sur l’ isolation et l’insonorisation ? A part que l’on se croirait davantage à bord d’un coupé que d’un cabriolet. Pour rappeler le pedigree de ce S5, Audi a placé quelques rappels à certains endroits stratégiques de l’habitacle : sur le volant, dans le compte-tours (d’ailleurs le compteur gradué jusqu’à 300 km/h pour l’ occasion) ou bien encore sous les portières avec l’ inscription S5 qui se dévoile une fois qu’elles sont ouvertes. Mais la philosophie reste identique à ce que l’ extérieur montre , peu de signes ostentatoires de puissance. L’ équipement de série contient la climatisation automatique, un système audio (B&O 14 hauts-parleurs en option) avec lecteur CD/MP3 /SD, une connexion Bluetooth , une interface USB 2.0 et les sièges sport chauffants (réglables électriquement) et dotés du chauffage de nuque. Ces sièges en cuir Milano sont recouverts d’une couche spéciale limitant la hausse de température en cas d’exposition au soleil . Sans oublier l’ indispensable filet anti-remous. Pour la navigation par satellite , le GPS Advanced (en option) propose un écran qui sert également de plate-forme multimédia , appelée MMI d’où tous les réglages sur le véhicule peuvent se faire et un rappel de la direction à prendre apparaît au centre du tableau de bord entre les deux compteurs . L’aide au stationnement est également au catalogue . Les places arrière ne sont pas en reste et jusqu’à 1m80, il est facile de s’y loger. Reste le problème habituel imputable à tout bon cabriolet, l’espace de rangement du coffre…

MOTEUR
Ce S5 Cabriolet récupère le moteur V6T de la berline S4 et non le V8 du coupé S5 . Afin d’harmoniser la gamme, ce dernier cèdera à son tour, courant 2010, son V8 au profit de ce V6 à injection directe de 3L de cylindrée doté d’un compresseur Roots . La puissance obtenue est flatteuse puisque revendiquant 333 ch et surtout un joli couple de 440 Nm disponibles dès 2900 tr/min. Dans la pratique , un petit « lag » avant le déclenchement du compresseur se fait ressentir, accentué par le poids conséquent de ce cabriolet. Malgré un petit déficit de puissance par rapport au V8, le gain en couple, dans sa disponibilité pour être exact, est tel que les performances ne pâtissent pas de ce downsizing, décidément très à la mode, et même la consommation y gagne… du moins en théorie. Car oui, dans ce domaine, les chiffres annoncés sont d’autant plus éloignés de la réalité qu’il est difficile de se résoudre à une utilisation sobre de ce moteur. Pas de miracle, les six cylindres vous rappelleront leur présence au moment du plein. Cela dit, sur une automobile de ce prix là, ce n’est pas la consommation qui sera un frein à son acquisition, d’autant qu’elle reste logique vu la puissance affichée. Attention toutefois aux trajets urbains où il est impossible d’être en dessous des 16L/100. Le vrai gain s’il n’est pas sur la consommation est ailleurs et a lieu avec les rejets de CO2, nouveau nerf de la guerre des constructeurs, qui sur ce modèle chutent de manière sensible. Même si certains constructeurs tels qu’Infiniti font de la résistance, les moteurs atmosphériques que l’on aime tant sur L’Automobile-Sportive.com vivent probablement leurs dernières heures… Et nous ne sommes pas les seuls à le regretter si l’on en croit les réactions des actuels possesseurs du S5 coupé V8 à l’idée du passage à la suralimentation. Il ne faut donc pas se fier à l’appellation V6T qui peut être trompeuse, puisque cette mécanique est dépourvue de turbo, Audi ayant peut-être jugé que Kompressor rappellerait trop ce que propose son ennemi de Stuttgart (ndlr Mercedes-Benz). Le compresseur est placé dans le V et a plusieurs atouts par rapport aux turbos, d’abord une meilleure fiabilité mais aussi la capacité d’avoir un haut régime maximal préservé (7000 tr/min dans le cas présent). Cette orientation démontre le désir du construteur d’explorer d’autres voies en matière de motorisations. La gamme de moteurs dans le groupe VAG doit décidément faire rêver plus d’un constructeur… Les presque 1900 kilos de ce cabriolet sont bel et bien là et même si l’accélération est franche, ils se font ressentir. En terme de sensations, il est difficile de ne pas rester sur sa faim. Le caractère du moteur est linéaire et à moins de pouvoir profiter des Autobahns, ce n’est pas aux 130 km/h autorisés que vous ressentirez le grand frisson, à moins d’aller se dégourdir les roues sur nos petites routes. Je pourrais parler de circuit mais la clientèle visée est-elle du genre à s’y aventurer ? Vous l’aurez compris, cette Audi semble faite pour « cruiser » et le choix de ne proposer que la boîte S-Tronic 7 ne peut que le confirmer. Largement plébiscitée, la boîte S-Tronic ou DSG (c’est-à-dire à double embrayage) l’est déjà nettement moins au sein de la rédaction de " l’AS.com ". La raison est simple, pour nous il est difficile de concilier sportivité et boîte automatique, hormis pour quelques rares exceptions. Alors oui, le mode manuel est très rapide contrairement aux boîte autos classiques, il n’empêche que nous préférons rester fidèles au bon vieux levier de vitesse, ou à minima avoir le choix des armes ce qui n'est pas le cas avec le cabriolet S5. Heureusement, la sonorité du V6 a été bien travaillée, les rétrogradages s’accompagnant d’un petit coup de gaz qui remet du baume au coeur. Le son de ce V6 est envoûtant et bien que trop discret en mode capoté, le moindre rayon de soleil devient prétexte à enlever le haut de cette Audi afin de profiter pleinement des gargarismes de ses six pistons. On appréciera d’autant plus la tournure qu’il prend une fois le cap des 4500 tr/min passé. Son grondement rauque et viril en fait un véritable bariton.

SUR LA ROUTE
Audi base sa réputation sur son fameux système 4 roues motrices Quattro. Si le nom est répandu sans discernement sur toute la gamme, il est important de préciser qu’il existe des différences notables selon les modèles. Le cabriolet S5 subit une amélioration par rapport à son homologue coupé en récupérant les nouveautés de la S4 B8. Transmission intégrale répartie à 40% sur les roues avant et à 60% à l’arrière, on peut disposer en option d’un différentiel autobloquant piloté appelé « quattro sport ». Concrètement, s’il y a une perte d’adhérence sur une roue, le couple est transmis à la roue qui possède la meilleure adhérence. Ceci offre une efficacité redoutable à ce cabriolet et, n’en déplaise à certains, illustre le fossé qu’il peut y avoir avec une transmission semi-intégrale type Haldex, monté sur les S3 et TT (TT-RS notamment). Pas de sous-virage ici, et même un léger survirage qui devrait plaire aux détracteurs du Quattro le jugeant pas assez fun. Nous en faisions partie, ce n'est pas un secret, mais il faut savoir rester objectif lorsque la technique évolue dans le bon sens. La tenue de route du cabriolet S5 est impressionnante et les accélérations franches en sortie de virage confèrent un comportement très dynamique et sûr. Rares sont les cabriolets pouvant se targuer d’une telle prouesse et surtout, d’une telle efficacité. Le poids élevé se fait presque oublier au profit d’une agilité bluffante. C’en est presque trop facile ! Ce résultat, sans appel, provient également d’une répartition optimisée des charges sur les essieux, possible avec le positionnement de l’autobloquant entre le volant moteur et la boîte de vitesse . Ainsi, le train avant est situé loin dans la partie antérieure. Primordiale sur un cabriolet, la rigidité a été améliorée grâce à la traverse principale vissée à la carrosserie. La suspension arrière du cabriolet S5 est à bras trapézoïdal et les roues avant sont dirigées par un train à cinq bras. Pour gagner en poids, la plupart des éléments de la suspension est en aluminium. En option, Audi propose aussi le Drive Select comprenant quatre modes, ou quatre "caractères" pourrait-on dire : confort, automatique, dynamique et individuel (uniquement disponible avec l’interface MMI). Chaque mode privilégie la sportivité ou le confort en influant sur la suspension, la direction, la cartographie moteur et la vitesse de passage des rapports de la boîte S-Tronic. Bien que ferme, un certain confort est toujours préservé à bord de cette Audi et ce, en toute circonstance. A tout instant et même sans cette option, le degré d’assistance de la direction assistée varie en fonction de votre allure.

> Caractéristiques techniques AUDI S5 V6T Cabriolet
Production 2010
Moteur 6 cylindres en V
Disposition longitudinal AV
Alimentation
Cylindrée (cm3)
Alésage x Course (mm)
Taux de compression
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn)
Couple maxi (Nm à tr/mn)
Transmission 4x4
Boîte de vitesses 6, manuelle
Cx
Freins AV
Freins AR
Pneus AV
Pneus AR
Poids (Kg) 0
Rapport poids/puissance
Consommation moyenne (L/100)
Vitesse maxi (Km/H) 0
0 à 100 Km/H (s)
0 à 200 Km/H (s)
400 m DA (s)
1000 m DA (s)

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