FERRARI DINO 308 GT4

par Maxime JOLY

DESIGN
Présentée au salon automobile de Paris de 1973, la Dino GT4 reste la seule Ferrari de série non dessinée par le centre stylistique Pininfarina. Cette décision ne fut pas prise par le constructeur mais par le designer pour qui il n’était pas possible d’un point de vue stylistique de faire un coupé 2+2 à moteur central arrière. C’est finalement Bertone qui se chargea de ce difficile exercice de style, et non sans brio. Cependant, ce dessin reste controversé et a ses détracteurs lui reprochant son manque de charme comparé aux habituels modèles Ferrari. Le tout donne un résultat qui peut surprendre au premier abord mais auquel on se fait très vite. Extrêmement basse, sans être trop longue, impossible de passer inaperçu à son bord, que ce soient des adultes mais aussi des enfants qui hurlent à notre passage des « oh une Ferrari ! ». Dans le capot avant plongeant doté de feux rétractables se trouvent la batterie, la roue de secours, etc… Le moteur est donc placé en position centrale derrière la banquette arrière et pour finir, le vaste coffre occupe l’espace libre. Ce cocktail donne à cette sportive une identité qui lui est propre au sein de la gamme Ferrari, en faisant un modèle immédiatement reconnaissable. Pour affirmer son status de sportive, on lui greffa deux doubles sorties d’échappement. Mieux vaut ne pas trop s’attarder sur la version américaine, dénaturée par les normes de sécurité outre-Atlantique…

HABITACLE
Pour un véhicule d’une trentaine d’années, l’intérieur de la Dino 308 GT4 est d’une qualité remarquable. La qualité perçue est excellente et l’équipement déjà complet en témoigne la présence de la climatisation. Mais il s’agit bien du seul élément de confort car ici tout transpire la sportivité, et ce ne sont pas les manœuvres pour s’installer ou quitter la voiture qui me feront mentir. La carcasse de mon mètre quatre vingt cinq s’en rappelle encore. L’espace à vivre est vaste, que ce soit à l’avant ou aux places arrières et le simple fait de prendre place dans ce coupé donne inévitablement le sourire, si bien qu’il est difficile de l’abandonner. Derrière le volant à trois branches, les sept cadrans prennent la tension du moteur et le compte-tours, gradué avec optimisme jusqu’à 10.000 tours et le compteur s’arrêtant à 280 km/h confirment que nous sommes bien à bord d’une Ferrari. En option le client pouvait prétendre à quelques petits raffinements de l'époque tels que l'air conditionné, les vitres électriques, la peinture métallisée ou un toit ouvrant.

MOTEUR
Dans la Dino 308 GT4, les magnifiques V6 Dino cèdent leur place à un V8, Tipo F106 AL, cette fois-ci conçu à Maranello puisque dérivé du V12 Tipo 251 des Ferrari 365 GTB/4 Daytona. Il allait connaître une carrière intéressante au sein de la gamme Ferrari mais allait aussi faire profiter les autres marques du groupe Fiat, telle que la Lancia Thema 8.32 (avec quelques modifications). C’est d’ailleurs un point que ce moteur partage avec le V6 Dino, lui aussi monté sur une Lancia, la Stratos. L’appellation 308 est pour signifier la cylindrée, le nombre de cylindres et le nombre de carburateurs. Le V8 à carter humide est monté transversalement en position centrale arrière pour assurer la meilleure répartition des masses possible. Grâce à ses quatre carburateurs double corps Weber 40 DCNF, sa puissance culmine à 255 chevaux et le couple généreux prétend 284 Nm offrant par conséquent d’excellentes performances, avec pour preuve le kilomètre en départ arrêté abattu en à peine plus de 26 secondes. En 1978, la 308 est exportée aux Etats-Unis et voit sa puissance tronquée pour cause de normes anti-pollution et affiche 240 ch à 6600 tr/mn. La boîte de vitesse à cinq rapports demande un petit temps d’adaptation du fait de sa tendance à être un peu accrocheuse. On voit sur la photo (à gauche) que la 1ère est située en bas à gauche, la place au-dessus étant prise par la marche arrière. Le moteur est comment dire… bruyant ! Dans le bon sens et aussi dans le mauvais, tant les oreilles encaissent un maximum de décibels, ce qui au début est très agréable, peut finir dans le cas d’un long trajet par donner un sacré mal de tête. Alors imaginez ce que peuvent ressentir ceux installés sur la banquette arrière ! De l’aveu même de Sébastien (également propriétaire d’une Fiat Dino), le son du V6 a plus de relief et de charme.

SUR LA ROUTE
Le châssis tubulaire de la Dino 308 GT4 est repris de celui de la Dino 246, avec un empattement allongé de 210 mm. La carrosserie est en acier, à l'exception des capots moteur et du coffre à bagages, en aluminium. La 308 GT4 n'est donc pas spécialement légère et dépasse les 1300 kg. Mais le souffle puissant de son V8 fait vite oublier cette masse. Le différentiel autobloquant fait bloc avec le moteur et les suspensions avant et arrière sont indépendantes. C’est bien sur route, ou plutôt sur circuit que cette Ferrari prend tout son intérêt. Le comportement routier est tout à fait remarquable, on se croirait à bord d’un kart. L’arrière est suffisamment joueur pour prendre du plaisir mais sans jamais prendre le dessus sur le caractère très sain du véhicule. Il faudra d’ailleurs avoir un sacré talent de pilotage pour pouvoir prendre la 308 GT4 en défaut. En option, elle pouvait même recevoir des jantes Campagnolo plus larges à 5 branches, pour gagner encore en tenue de route.

> Caractéristiques techniques FERRARI DINO 308 GT4
Production 1973
Moteur 8 cylindres en V
Disposition central AR
Alimentation
Cylindrée (cm3)
Alésage x Course (mm)
Taux de compression
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn)
Couple maxi (Nm à tr/mn)
Transmission AR
Boîte de vitesses 5, manuelle
Cx
Freins AV
Freins AR
Pneus AV
Pneus AR
Poids (Kg) 0
Rapport poids/puissance
Consommation moyenne (L/100)
Vitesse maxi (Km/H) 0
0 à 100 Km/H (s)
0 à 200 Km/H (s)
400 m DA (s)
1000 m DA (s)

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