par Maxime JOLY
DESIGN
Cette Mercedes C43 AMG a remplacé la C36 AMG à partir de 1997, date qui correspond au restylage de la berline, mais aussi du break également doté de cette version. Le classicisme est ce qui définit certainement le mieux cette W202 et sa déclinaison AMG ne bouscule pas la donne. Peu de signes ostentatoires de puissance, si ce n’est la jolie double sortie d’échappement signée par le préparateur. Les autres spécificités AMG se situent au niveau du bas de caisse et des boucliers arrière, sans oublier le logo AMG pour affirmer l’identité de la voiture. A noter que les pneus sont montés sur les mêmes dimensions que sur la précédente C36 AMG, c’est à dire en 225/45 ZR 17 pour l’avant et 245/40 ZR 17 à l’arrière. Tout ceci reste très sobre et absolument pas tape à l’œil pour obtenir un véhicule finalement très passe-partout, une bonne chose pour ceux désirant passer inaperçus. Pour le reste, le design est très old-school, en particulier les feux arrière qui accusent un peu le poids des années.
HABITACLE
L’intérieur de la C43 AMG est typiquement Mercedes avec une belle qualité d’assemblage et de finition, mais une certaine austérité. Pas de mauvaise surprise donc et cet intérieur devrait voir passer les années sans montrer de signes d’usure. Les compteurs blancs, le volant et la sellerie sont badgés AMG, et en option il est possible de trouver le magnifique cuir bi-ton, assorti au volant et au pommeau. La seule finition disponible sur l’AMG est la Sport, et malgré tout, la liste des options est conséquente avec entre autres les feux xénons, les sièges chauffants à multicontour pneumatique réglables électriquement, le régulateur de vitesse, … Cette finition aurait pu s’appeler Confort tant c’est le maître mot à bord de cette voiture, la clientèle Mercedes est parfaitement ciblée. Les suspensions filtrent les imperfections de la route et il fait bon rouler en C43 AMG en toute circonstance, les longs trajets se faisant sans sourciller. L’habilité est également très bonne, un peu moins aux places arrière, et le coffre autorise une ballec apacité de chargement pour les vacances en famille. Vous aurez de quoi loger les nombreuses valises de Madame ainsi que les affaires de vos petits bambins. Une autre bonne nouvelle est son excellente maniabilité en ville grâce à son faible rayon de braquage, impressionnant.
MOTEUR
Pour remplacer le six en ligne de la C36, Mercedes/AMG n’ont pas fait les choses à moitié en logeant sous le capot de la W202 le V8 4.3 déjà présent sur la classe E et qui le sera plus tard sur le CLK. Il s’agit donc du moteur M113 d’origine Mercedes, qui contrairement au 3.6 n’aura pas nécessité de réalésage, augmentant ainsi la fiabilité du bloc et réduisant le coût des pièces, n’étant pas spécifiques à AMG. Pris en main par les ingénieurs d’Affalterbach, la puissance passe de 279 à 306 ch à 5850 tr/min. Le couple reste inchangé à 410 Nm, soit une coquette valeur largement suffisante pour permettre à la berline d’abattre le 0 à 100 km/h en 6.4s. L’admission a été modifiée, il en résulte des conduits séparés chacun doté de son propre filtre à air et des admissions directes sur la face avant. L’échappement et les arbres à cames ont été retaillés et le calculateur moteur modifié. Bien que les performances par rapport à sa devancière évoluent peu, c’est au niveau de l’agrément que la différence se ressent au volant de la C43 AMG. Le couple dont la valeur varie peu (à peine 20 Nm d’écart), c’est avec sa disponibilité dès 3250 tr/min que le V8 se démarque. On aurait aimé l’entendre davantage dans l’habitacle sans avoir à rouler fenêtre ouverte. Tant pis, ce seront surtout les passants qui en profiteront… Autre déception, lors de l’ouverture de l’énorme capot, il est très frustrant de trouver un cache moteur, certains oublient qu’un moteur, ça s’admire ! La traditionnelle signature du motoriste AMG n’était pas encore au goût du jour sur ce modèle, il faudra attendre le gros V8 5.5 du CLK 55 pour en profiter. Qui dit AMG dit boîte automatique. L’antique boîte à quatre rapports est aux oubliettes, les derniers exemplaires de la C36 ayant déjà goûté à la boîte cinq vitesses. Ici, nous voici avec la boîte apparue en 1998 sur le SL 500 (R129), officiellement revue par AMG pour lui offrir un meilleur agrément dans les hautes sphères du compte-tours. Inutile de préciser qu’une boîte manuelle, ne serait-ce que pour le marché européen, aurait fait le bonheur de beaucoup d’amateurs de sportives qui se détourneront sans doute de la Mercedes C43 AMG pour cette seule raison.
SUR LA ROUTE
306 chevaux aux roues arrières, voilà de quoi s’amuser pourrait-on penser. Dans les faits, c’est autre chose. En bonne familiale étoilée qui se respecte, la Mercedes C43 AMG soigne la sécurité des occupants. Les aides électroniques sont là mais tout père de famille, sportif dans l’âme, aura remarqué le bouton « ESP OFF » s’exhibant fièrement sur la console centrale, comme pour mieux narguer le bouillonnant conducteur harcelé par sa compagne sur sa manière de conduire. Pardon, je m’égare quelque peu. Pour profiter de l’ESP déconnecté, mieux vaudra pour lui d’attendre d’être seul à bord de la routière pour le tester. Après tout, ça fera une bonne raison de sortir faire un tour ; égoïstement. Toujours confortable, c’est un plaisir que de parcourir des longs trajets assis dans cette Classe C première génération, mais il faut rester lucide, sur les petites routes, les virages serrés, le poids du V8 sur le train avant se fait ressentir et n’incite pas à l’ « arsouille ». Ce n’est pas vraiment son domaine de prédilection. Le freinage est très puissant et endurant. Sur route mouillée, le voyant de l’antipatinage sur le tableau de bord s’affole, mais l’ESP veille au grain, évitant ainsi toute frayeur.