SPECTRE R42

par Maxime JOLY

DESIGN
Présentée pour la première fois au public au London Motor Show de 1996, il était possible d’y passer commande afin de faire partie des premiers livrés durant l’été de la même année. Le design fut d’abord confié à Ray Christopher de GT Developments, connu pour avoir à son actif plusieurs répliques de la Ford GT40. Il avait pour but de faire de la R42 une réincarnation moderne de la mythique GT. Des coûts très élevés de production obligèrent GT Developments à céder son bébé à une filiale anglaise appelée Spectre Supersports Ltd qui repris le projet à zéro, toujours sous la responsabilité de Ray Christopher, mais pas pour longtemps. Il fut rapidement remplacé par Anders Hildebrand qui amena des investisseurs et convint Derek Bell d’accepter le poste de président de la compagnie. Cela permit d’aboutir à la vente de 23 modèles avant qu’en 1997, la firme anglaise ne fit faillite causant la fin de la R42. Cette britannique eut droit à son instant de gloire (enfin tout est relatif…) puisqu’elle fut la vedette du film RPM Projet avec David Arquette. A l’image de la voiture, le film ne connut pas un succès retentissant… Une supercar se doit avoir une vraie gueule capable de déchaîner les passions. La R42 fait très fort dans le domaine comme pourraient en témoigner les passants que nous avons croisés durant notre tour. Dotée de mensurations de rêve (4120 mm en longueur, 1860 mm de large et seulement 1090 mm au-dessus du sol), elle allie en plus un vrai look de prototype. Le plus important reste à coup sûr le visuel offert lorsque le compartiment moteur est ouvert. Fantastique ! Les feux rétractables font aussi leur petit effet. Dommage qu’au final l’arrière fasse relativement banal et ses sorties d’échappement… pas du meilleur goût. Les pneus arrière bénéficient de dimensions plus que généreuses (335/35/17 !) tandis que ceux à l’avant sont eux plus conventionnels. Une tentative de R45 fut envisagée mais resta au stade de prototype.

HABITACLE
Comme écrit sur la brochure officielle, le slogan de la Spectre R42 était « a racing car in a dinner jacket », formule traduite dans le titre de ce dossier. Le manufacturier anglais se vantait d’avoir doté sa stricte 2 places d’un habitacle extrêmement luxueux. Pourtant quand on s’y installe, on est bien loin de partager sa vision des choses avec un intérieur digne des productions américaines… L’équipement était plutôt complet avec les vitres électriques, la climatisation, la sellerie cuir, l’autoradio, l’anti-démarrage et le verrouillage centralisé des portes. De quoi utiliser sa Spectre au quotidien ? Pas vraiment en fait… Le coffre est plus là pour faire joli que pour satisfaire à une quelconque utilité, étant donné sa capacité de rangement ridicule.

MOTEUR
La Spectre R42 emprunte une mécanique d’origine Ford, le “modular engine” comme appelé en interne, cubant 4601 cm3 à double arbre à came (DOHC) et disposant de 4 soupapes par cylindre. Ce bloc aluminium a subi quelques modifications (apparemment bien restées secrètes…) pour voir la puissance passer à 350 ch à 5900 tours/min et est placé en position centrale arrière. Nous sommes bien dans une mécanique américaine où le couple est privilégié et ce ne sont pas les 463 Nm disponibles qui me feront mentir. Grâce à un poids assez limité, les performances sont dignes d’un avion de chasse : 281 km/h en vitesse de pointe et 4,4s pour abattre le 0 à 100 km/h. A la moindre accélération, ça pousse fort, très fort ! L’avantage de récupérer une mécanique connue se retrouve au moment d’entretenir le véhicule que son côté exotique ne pénalise pas. Le plus marquant est aucun doute le son qui se libère des échappements, absolument hors du commun. Le grognement rauque du démarrage nous avait déjà mis en appétit avant que le ton très grave ne nous serve de plat de résistance pendant notre trajet. Attention à ne pas abuser des bonnes choses si vous ne voulez pas finir derrière les barreaux.

SUR LA ROUTE
Le châssis monocoque de la R42 est fait en aluminium pour générer un gain de poids, préoccupation également prise en compte pour les autres parties de la voiture telles que les suspensions ou bien encore la carrosserie en fibre. Ainsi, le poids total n’excède pas les 1250 kilos. La répartition des masses est de 42% à l’avant et 58% à l’arrière et les larges pneus arrière offrent à cette supercar un comportement de sport-prototype chaussé en pneus de route, bien épaulés par les freins signés AP Racing. Tous droits issus de la compétition eux aussi, ils assurent un freinage de qualité à l'endurance invincible. Primordial pour tout amateur de sorties circuit. Quelques aides à la conduite ont été rajoutées afin de civiliser autant que possible ce monstre, l’ABS, l’anti-patinage bien utile pour juguler le couple dévastateur. La direction assistée n’a pas été oubliée pour satisfaire à la polyvalence souhaitée par ses géniteurs. Dommage qu’ils n’aient pas penser que circuler avec un véhicule si bas est juste impossible, tant ça frotte partout. L’état du pare-choc le confirme… Mais au moins, on est très confortablement installé grâce à la suspension indépendante ajustable en fermeté.

> Caractéristiques techniques SPECTRE R42
Production 1996
Moteur 8 cylindres en V
Disposition central AR
Alimentation
Cylindrée (cm3)
Alésage x Course (mm)
Taux de compression
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn)
Couple maxi (Nm à tr/mn)
Transmission AR
Boîte de vitesses 6, manuelle
Cx
Freins AV
Freins AR
Pneus AV
Pneus AR
Poids (Kg) 0
Rapport poids/puissance
Consommation moyenne (L/100)
Vitesse maxi (Km/H) 0
0 à 100 Km/H (s)
0 à 200 Km/H (s)
400 m DA (s)
1000 m DA (s)

> Voir les autres versions de SPECTRE R42 dans le guide

> Discuter des SPECTRE R42 sur le forum

 

© Tous droits réservés, reproduction interdite sans l'accord des auteurs - Mentions légales

stage pilotage