par Maxime JOLY
PRESENTATION
TS pour Toyota Sport : le décor est planté. Pare-chocs spécifiques (avec antibrouillards intégrés à l’avant), jupes latérales, jantes alliage 15", rétroviseurs reprenant la teinte de la carrosserie et phares à encadrement noir, telles sont les nouveautés qui permettent de distinguer cette déclinaison sportive du reste de la gamme. Bien sûr, les écussons TS sont présents sur la calandre grillagée et le coffre pour dissiper le moindre doute et achèvent le travail. Au printemps 2003, la Yaris profite d’un restylage qui comprend de nouveaux optiques et boucliers avant et arrière. Cependant, c’est à l’intérieur que les différences se font les plus marquantes. L’ancien tableau de bord est remplacé par un nouveau avec compteurs analogiques à fond blanc et un nouveau volant à trois branches fait son apparition. La qualité perçue progresse et c’est bien ce qu’on reprochait principalement à la phase 1. Cela dit, les nouveaux équipements de confort (climatisation, toit ouvrant) viennent s’ajouter à ceux déjà fournis tels que la direction assistée, l’ordinateur de bord et surtout les excellents sièges sport au très bon maintien. Ce surplus n’est pas du goût de tous, surtout par les puristes qui gardent une préférence à la première mouture. La faute selon eux à un embonpoint d’une cinquantaine de kilos. Vu que dans le même temps la mécanique n’a pas évolué, on peut les comprendre… Ce qui faisait le charme de la TS a été conservé, en particulier les surpiqûres de cuir sur le volant ou bien le pommeau de levier de vitesses associant cuir et inserts façon alu renforcent le sentiment de sportivité que l’on soupçonnait extérieurement. La Yaris TS possède un dernier avantage sur ses concurrentes de la catégorie, celui d’être disponible à la fois en 3 et 5 portes. Avec en plus une banquette arrière 2/3-1/3 coulissable, l’arrivée du premier enfant ne sera pas forcément synonyme de revente précipitée pour Monsieur. N’en déplaise à Madame…
MOTEUR
La Celica TS était sortie avec un moteur 1.8 à distribution variable appelé VVT-i. Nom barbare pour une technologie qui permet de prendre les tours avec un entrain jouissif et qui n’est pas sans rappeler le VTEC de Honda. Sous le capot de notre Yaris, la même technologie est reprise mais sur un bloc de plus petite cylindrée. Malheureusement, la mécanique est on ne peut plus linéaire et le calage variable est ici imperceptible. Le 1497 cm3 code 1NZ-FE à 16 soupapes est de ce fait limité à 6500 tours/min pour garantir une fiabilité hors pair. Dommage car malgré sa linéarité, ses montées en régime sont intéressantes et le sentiment qui persiste est que la zone rouge arrive trop tôt. Souple en bas du compte-tours, l’utilisation en ville n’en est que plus facilitée. Délivrant 106 chevaux et un couple de 143 Nm, la Toyota profite de son poids contenu pour ne pas être trop pénalisée par ces valeurs somme toutes banales. En même temps que le facelift, la Yaris reçut une nouvelle mouture de son 4 pattes. On se prit alors à espérer un gain de puissance, même faible. Que nenni. La puissance baisse même d’un cheval en route. En fait, cette évolution n’est qu’une nouvelle gestion moteur, totalement anecdotique. Les performances – 0 à 100 km/h en 9 secondes et 190 km/h de vitesse de pointe – ne changent pas. L’étagement de la boîte avait été travaillé dès le début afin de favoriser les reprises, merci les rapports raccourcis, sans que cela ne se ressente sur la consommation. Avec 7 litres revendiqués en parcours mixtes, cette bombinette ne vous ruinera pas au moment de faire le plein.
SUR LA ROUTE
Face à une clientèle exigeante et habituée aux châssis aux petits oignons, Toyota n’avait pas le droit à l’erreur. Le constructeur s’est mis au diapason et a appris de ce qui se faisait chez nos constructeurs. Un châssis sain mais qui n’oublie pas d’être joueur ! Elle aime faire glisser son postérieur, tout en étant facile à rattraper. Ou comment prendre facilement du plaisir sans avoir un background de pilote. Question freinage, pas d’échauffement dangereux constaté en conduite sportive ni de distance abusivement longue. Bien que haute, la Yaris TS est rabaissée de 20 mm et dotée de nouvelles suspensions par rapport à ses sœurs roturières. Elle prend peu voire pas de roulis sur routes sinueuses et laisse son conducteur s’exprimer totalement. Ce ne sont pas les aides à la conduite qui vous contrarieront puisqu’à part l’ABS et l’antipatinage à partir de la phase 2, il n’y en a pas ! La motricité ne souffre d’aucune critique et seule une position de conduite pas très sportive nous rappelle qu’on n’est pas à bord d’un kart. A condition de rester sur le sec… car sur chaussée humide ou grasse, c’est une autre histoire et c’est mission impossible de ne pas faire patiner les roues. Le choix des pneumatiques n’aura aucune incidence là-dessus. La sonorité du VVT-i est plaisante et la faible insonorisation de l’habitacle ne filtre pas la voix de ce vaillant gaillard. C’en devient d’ailleurs problématique sur autoroute, où calé à 4000 tours en 5ème, vous en aurez rapidement plein les oreilles. C’est là le gros point faible de cette auto qui reste une citadine, qu’on le veuille ou non. En dehors de cela, le confort reste honorable et épargnera vos vertèbres plus que ne le font les concurrentes germaniques. Nos références françaises demeurent imbattables dans ce domaine.