TVR CHIMAERA 400

par Maxime JOLY

PRESENTATION
Une fois n’est pas coutume, c’est au salon de Birmingham que TVR est allé présenter son nouveau joujou, deux ans après avoir créé l’émeute avec la Griffith. Disponible l’année suivante, la Chimaera est un tel immense succès qu’il s’en vendra plus que le reste de toutes les TVR cumulées. Le discours officiel voulait qu’elle soit destinée à deux types de clients : ceux cherchant une voiture polyvalente et les autres que la brutalité de la Griffith effrayait. La ligne de la Chimaera semble s’étirer sur la longueur, aussi bien à l’avant grâce à ce long capot qui abrite les gros V8, qu’à l’arrière. Petit détail apprécié des amateurs de belles automobiles : les ouvertures remontant le long des ailes avant dans le capot et dévoilant un peu la mécanique. Les phares ronds à l’avant lui confèrent un look rétro typiquement britannique et les plus observateurs d’entre vous reconnaîtront à l’arrière les feux de la Ford Fiesta mk3. En 2000, la Chimaera subit un premier restylage qui concerne les feux de Fiesta, remplacés par de nouveaux créés en interne à Blackpool. L’année suivante, ce sera au tour de la face avant d’évoluer. On retrouve quelques points communs avec la Griffith, tels que l’absence de montants de portes et de trappe à essence. Cette fois-ci, c’est un bouton placé sous le rétroviseur qui actionne l’ouverture de la portière, option « piquée » à la Cerbera et l’accès au réservoir se fait une nouvelle fois via le coffre. Coffre qui se distingue par rapport à sa devancière par une capacité de chargement accrue permettant d’y loger le toit en carbone. Ce détail est sujet à débat, certains propriétaires ayant réussi à stocker le toit de la Griffith dans leur coffre. Quoi qu’il en soit, cette anglaise est bel et bien faite pour les gens qui désirent partir en week-end sans avoir à se soucier de l’éternel problème de stockage des affaires. L’intérieur de la TVR Chimaera continue dans la voie engagée par la Griffith et flatte l’ego de son propriétaire. Présentation de qualité et souci du détail, vous n’aurez pas honte à inviter votre dulcinée dans votre roadster… On peut même jusqu'à lui ouvrir la porte grâce au gros bouton central. L’instrumentation sur le tableau de bord donne le maximum d’informations au conducteur qui n’a plus qu’à démarrer et se faire plaisir. La liste d’options comprend l’air conditionné, un équipement Hi-fi complet (mais bien moins intéressant que celui disponible sous le capot), volant en bois ou bien encore les sièges chauffants (liste non exhaustive). Plus de 6 000 Chimaera seront construites dont environ 600 en version 500. Grâce aux Griffith et Chimaera et une production annuelle supérieure à 2 000 unités, TVR réalise l’exploit d’être en 1998 le troisième constructeur mondial de voitures de sport derrière Porsche et Ferrari.

MOTEUR
Celles et ceux qui ont lu notre dossier sur la Griffith ne seront pas dépaysés puisque les similitudes entre la Griffith et la Chimaera se poursuivent jusque dans les mécaniques utilisées. Au lancement, on retrouve donc les 4.0 et 4.3 catalysés de la Griffith. Tout naturellement, la boîte utilisée est toujours la SD1 de Rover (avant d’être remplacée en 1994 par la boîte Borg Warner T5). Avec ses 240 chevaux pour 1050 kilos et un 0 à 100 km/h abattu en moins de 5 secondes, la 400 apparaît déjà comme un ticket d’entrée plus qu’intéressant et prolifique en sensations. Dans cette version catalysée, un autre ECU (unité de contrôle du moteur) est utilisé, permettant de gagner en couple à bas régime. Malheureusement, si ce bloc culbuté ne brillait déjà par un caractère rageur aux abonnés absents, celle nouvelle gestion électronique met en exergue encore un peu plus cette caractéristique. A titre d’illustration, le régime maxi se situe désormais à 5600 trs/min… Heureusement que les hurlements au démarrage et à chaque accélération compensent ce manque de caractère dans les tours. La version Hi-Compression (comme sur notre modèle) permet de rajouter 35 ch au 3 946 cm³ mais le caractère moteur n’est pas transcendé puisque rien ne sert de dépasser les 4500 tours… Ainsi menée, la Chimaera 400 HC se contente en moyenne de 12l de carburant. Placé à l’avant, il est reculé et la répartition des masses est presque parfaite (51/49). Arbre à cames central, au bas du V, conduit par une chaîne depuis le vilebrequin, culbuteurs à galet avec compensation hydraulique du jeu aux soupapes, tout ceci trahit le côté rustique des blocs employés. Proches de l’esprit américain, les V8 Rover favorisent les hautes valeurs de couple aux hauts régimes. Au catalogue se trouve donc également le 4.3 qui malgré sa cylindrée et grâce à l’emploi d’aluminium se fait à peine plus lourd que le V6 Ford de la Tasmin 280i. Si vous trouvez que la Chimaera n’est pas assez radicale et manque de sportivité, pas de panique, il vous suffit de vous tourner vers la Chimaera 500 sortie en 1996 (difficilement homologable en France, tout comme les 4.3 et 4.5). Une précision qui a son importance, toutes les 500 sont des « Haute Compression » mais certains petits malins ont trouvé que cela faisait bien de préciser HC sur leurs exemplaires, histoire de faire payer un peu plus les non initiés ?

SUR LA ROUTE
La Chimaera partage le même châssis en acier tubulaire que la Griffith et sa carrosserie est en fibre. De quoi obtenir un poids n’excédant pas les 1065 kilos, autant dire une sacrée prouesse… Les amortisseurs sont des Bilstein à la place des Konis montés sur la Griffith et toutes les Chimaera récupéreront en option dès 1996 la barre anti-roulis de la Griffith 500. L’ABS n’a jamais été monté (sur aucune TVR) tandis que la direction assistée est la seule option de confort consentie par le constructeur anglais. Le différentiel à glissement limité est offert de série pour garantir de vraies aptitudes sportives. A partir de 1997, il fut même possible d’opter pour un différentiel Hydratrak (déjà présent sur les MG ZT). C’est une unité de couplage contenant un élément rotatif et qui permet de créer une résistance hydraulique au moindre cas de différence d’adhérence d’une des roues motrices arrières. Assez de théorie, place à la pratique… Bien que censée être une automobile accessible, la Chimaera n’en demeure pas une véritable sportive dépourvue de toute aidé à la conduite et par conséquent capable de mettre à mal tout conducteur manquant d’humilité. La conduite à droite n’est ni rédhibitoire ni incompatible avec le plaisir que l’on peut ressentir au volant. Quand on ne connaît pas bien la voiture, mieux vaut être vigilant à la gestion des passages de vitesse et à ne pas chercher tout de suite à tirer parti du V8. Le déhanchement du train arrière vous servira d’avertissement mais attention une fois votre joker grillé. Pour bien se rendre compte des aptitudes de cette chimère, voiture à deux visages, il suffit de rappeler que le kilomètre départ-arrêté se fait en moins de 25 secondes… N’ayez pas peur de solliciter la pédale de freins, les disques de 260 mm remplissant parfaitement leur rôle.

> Caractéristiques techniques TVR CHIMAERA 400
Production 1993
Moteur 8 cylindres en V
Disposition longitudinal AV
Alimentation
Cylindrée (cm3)
Alésage x Course (mm)
Taux de compression
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn)
Couple maxi (Nm à tr/mn)
Transmission AR
Boîte de vitesses 5, manuelle
Cx
Freins AV
Freins AR
Pneus AV
Pneus AR
Poids (Kg) 0
Rapport poids/puissance
Consommation moyenne (L/100)
Vitesse maxi (Km/H) 0
0 à 100 Km/H (s)
0 à 200 Km/H (s)
400 m DA (s)
1000 m DA (s)

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